Des chercheurs français ont mis en lumière l’impact de la pollution de l’air aux particules fines sur la mortalité liée au Covid-19. Après l’analyse de la situation sanitaire dans 32 villes de l’ouest de l’Europe, dont Paris, Bordeaux ou Lille, les résultats de l’enquête sont sans appel : un pic de pollution augmente jusqu’à cinq fois la mortalité due au virus. L’un des auteurs de l’étude nous explique leurs découvertes.
Dans une étude publiée fin juillet dans la revue Science of The Total Environment , des chercheurs français ont démontré la corrélation entre la pollution aux particules fines et la mortalité liée au Covid-19. Ils ont étudié une trentaine de villes européennes entre 2020 et 2022 pour parvenir à une conclusion alarmante : le taux de mortalité liée au Covid-19 peut être multiplié par cinq en cas de pic de pollution comme on a pu en connaître dans certaines villes de France il y a encore quelques mois.
Explications de l’un des auteurs de l’étude, Jean-Baptiste Renard, directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), au sein du laboratoire LPC2E (laboratoire de physique et de chimie, de l’environnement et de l’espace) à Orléans.
Comment avez-vous découvert cette corrélation entre pollution de l’air et mortalité liée au virus ?
Très rapidement, lors de la première phase de l’épidémie, la question du lien entre pollution et mortalité s’est posée. Beaucoup de virus se propagent plus facilement en période de forte pollution, lorsque notre système respiratoire est irrité. Cela crée des portes d’entrée pour le virus. Donc il y a déjà eu des publications à ce sujet dans différents pays d’Europe, un petit peu aux États-Unis.
Nous avons été beaucoup plus loin puisque l’étude porte sur l’Europe de l’Ouest, non pas à un endroit donné et à un moment donné, mais durant les différentes phases de gestion de l’épidémie, avec les conséquences du confinement, de la vaccination… Le tout en fonction de la pollution donc.
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